Le calendrier de l’Université 2001

Organisateurs, techniciens et responsables de la logistique

Invités

Le voyage à mi-chemin: de nouveaux passagers prennent le train...

Annie 5 et 5 font “ten”

Alors que les premiers arrivés à l'Université d'été de Fragments du monde s'affairent depuis une semaine à relever le fameux défi de créer collectivement un journal multimédia en un temps record, voici qu'un deuxième arrivage international vient de se joindre à nous depuis le lundi 27 août. 

En effet, en complément à la production des apprentis cybercréateurs, des intervenants et animateurs de plus d'une dizaine de pays se rencontrent ici, dans le cadre d'un séminaire d'échange de pratiques. Leur objectif: réfléchir ensemble à des moyens de valoriser une perspective de participation citoyenne dans l'utilisation des technologies de l'information et des communications (TIC) et pour élaborer des stratégies de coopération autour de cette préoccupation commune.

Stimulés par la ferveur des jeunes occupés à la tâche bien concrète de mettre en application un usage citoyen des TIC, également nourris par les interventions de différentes personnes-ressources venues les entretenir sur différents aspects du thème, les participants au séminaire n'ont pas tardé à exprimer leurs opinions sur le sujet.

D’abord, grâce à une très éclairante conférence de Armand Mattelart, invité à  dresser le portrait de l’émergence et du développement des technologies d’information et de communication (TIC), les participants ont pu avoir un premier aperçu des grands enjeux que soulève ce thème et ainsi situer leurs préoccupations dans une perspective historique et sociopolitique.

Cette entrée en matière globale a été suivie le lendemain d’ateliers en petits groupes, où tous les participants ont été appelés à décrire leurs pratiques respectives d’utilisation des TIC, à en analyser ensemble les finalités de même que les processus à instaurer pour favoriser une appropriation démocratique de ce médium. La synthèse de ces ateliers (lien synthèse d’atelier) met entre autres en relief le rôle qu’ont les associations pour amener les jeunes à ne pas se réduire à être de simples consommateurs-récepteurs passif de l’Internet, mais à devenir eux-mêmes des émetteurs-producteurs capables de participer activement au changement social.

Le jour suivant a été consacré à la question des moyens nécessaires pour mettre en œuvre de  tels projets, c’est-à-dire à l’enjeu de l’accès aux ressources matérielles, humaines, financières et technologiques.  Pour aborder cette problématique, des participants sont d’abord allés visiter l’organisme Actif-DPS dont la mission est vouée à la récupération de matériel informatique usagé. Une présentation de l’association ANFA a ensuite permis de mieux connaître la technologie des logiciels libres qui offrent la possibilité aux utilisateurs d’accéder à des programmes beaucoup moins chers que ceux vendus par les grandes entreprises commerciales. Enfin, les participants ont eu l’occasion de discuter des stratégies de financement qu’ils utilisent pour développer les TIC au sein de leur association. 

Par ailleurs, mercredi, après que le repas du soir ait permis de créer une synergie entre les participants du journal multimédia et ceux du séminaire, ceux-ci ont eu l’occasion de consolider ensemble leur volonté de favoriser un usage citoyen des TIC dans le cadre d’un forum-débat sur le sujet "jeunes, réseaux, citoyenneté" (lien conférence).  Alimentées par les interventions de trois invités, Agnès Jiyoung Yun, Stéphane Mandard et Tariq Ragi (lien cv des conférenciers), les discussions ont mis en relief les motivations des personnes présentes à participer au développement social, mais aussi les obstacles à un tel développement.  Considérant que la "fracture numérique" (lien conférence Mattelart) empêche de faire profiter l’utilité des TIC à l’ensemble de la population mondiale (les exemples de nos amis Africains étaient, à cet égard, éloquents), nous avons tous convenu qu’il fallait éviter le piège de l’emballement face aux nouvelles technologies et qu’il fallait continuer de prioriser les priorités réellement prioritaires.  En ce sens, il nous est apparu important de cultiver le sens critique des jeunes ainsi que leur désir de s’impliquer d’abord et avant tout ``en chair et en os`` dans leur communauté …

Cela dit, même si l’assistance était assez nombreuse pour engager un débat enflammé et constructif, tous les participants à l’UIE n’étaient pas présents au forum.  En effet, pendant que plus de la moitié du groupe était plongé dans cet échange, les autres étaient absorbés dans leur production thématique qui, bon an mal an, voit sa fin arriver très bientôt.  En ce mercredi soir, malgré la fatigue, les chocs inhérents à la vie de groupe et l’incertitude face aux résultats de nos travaux, on ne pouvait qu’être heureux de ressentir que nous étions tous investis dans une aventure collective franchement pertinente.

Une des grandes satisfactions qui ressort de cet événement tient à l’importance que nous accordons ensemble à la qualité des rapports humains que cette rencontre nous permet de vivre et qui renforce notre volonté d’éviter que les liens virtuels ne fassent oublier les êtres réels cachés derrière l’écran.  Ainsi, tout en étant mutuellement convaincus de l’utilité d’investir dans le développement des TIC à des fins sociales et humanitaires, nous sommes d’accord pour insister sur la nécessité de continuer à prioriser les relations humaines directes. 

Sur ce, longue vie à Fragments du monde mais, avant tout, bon sprint final à tous les participants de l’Université internationale d’été 2001!  Quant à nous, chers cyberlecteurs, on se retrouve quelque part vendredi ou samedi pour se raconter la fin du séjour et entrevoir ce que nous réservent les nouveaux jours…

Chronique “Soirée d’ouverture....

Chronique “Après la réflexion...”