Vous avez devant vous un bout d'homme gonflé,
fier de son érosion crânienne. Je ne prends pas n'importe quelle pose
. Juste des photos- bustes pour camoufler ma taille. Ne vous inquiétez
pas pour l'absence de cheveux sur ma tête. Ce n'est qu'une calvitie naissante.
Elle me promet un bon boulevard cent lampadaires ; eh ! plutôt sans ces
cent lampadaires. Voyez vous !
On m 'appelle Barnabus Géraldo AFFOUGNON. Estimez que Barnabé est à l'image de St Barnabé ; il aime le vin, même plus que le saint. Les frag-menteurs et fragmen-dentistes qui étaient à Marly le Roy peuvent en témoigner. Dans tous les cas, il y a plus de marques de vins aujourd'hui qu'au temps du Saint patronyme… |
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O ! je me mords la langue. C'est lui seul
qui sera jaloux de moi et même de notre génération. Justement à propos
de génération on me nomme Géraldo. Ca sent l'Italien n'est-ce pas ? La
Séduction à plein nez n'est-ce pas ? Mais je n'aime pas trop leur ver
de terre…ah ! que dis-je ? plutôt leur spaghetti. Excusez ce lapsus linguae
indépendant de ma langue.
Mais moi Je m'appelle Barnabus. J'explique. BAR comme lieu de beuverie NA dans ma langue maternelle qui signifie femme BUS , que vous connaissez bien ; Donc BARNABUS conduit très souvent les femmes au bar sans un sou. Et s'il y a des SOUS , il devient FOU ; s'il y en a pas, il devient MOU et DOUX. J'aime pas trop les DESSOUS car, les filles d'aujourd'hui, de par leurs procédés FLOUS,réussissent à avoir sur nous le DESSUS. J'ai failli avoir vingt six ans .Pardon ! je suis né le 11 juin…..euuuuh ! mais pourquoi voulez vous que je dise la suite ? pour me taquiner après, que je suis pas de votre temps ? plus vieillot ou plus jeunot que vous ? c'est pas grave, je le dis quand même pour avoir la paix du cœur et de poumons. Donc je suis né en 1975 à Bohicon, premier lieu qui connut mon premier cri, mes pleurs, mes sourires, mes rires…lieu où je maltraitai les seins de ma mère. Elle est super gentille ma mère ; véritable grenier laitier riche de toutes les vitamines nutritives du monde. Appréciez le résultat : deux joues ''joufflues'', le menton en accordéon et le cou qui cache bien ma pomme d'Adam. Six autres paires de lèvres, minces ou lippues, ont goûté aussi au lait de maman. J'oubliais ! mon père ! Un flic ! Sa seule présence m'a permis d'être dispensé de toute attaque , de toute agression d'amis ou d'ennemis. |
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Il y a quatre ans,
je dis bien quatre bonnes années que j'ai eu mon BAC enfin ! mon Baccalauréat.
Aujourd'hui, je suis en fin de cycle à l'Université Nationale du Bénin,
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, Département de Philosophie,
Sociologie et Anthropologie. Je m'apprête à passer et je l'espère, avec
brio mon second BAC c'est-à-dire le Brevet d'Aptitude au Chômage. Heureusement,
la sociologie me permettra de fouiller, de creuser et de bêcher comme
un Archéologue à l'image de Joseph ADANDE, de réaliser des études thématiques
pour les institutions internationales. Mais attention ! Rêve # Réalité.
L' R du rêve erre dans la
réalité. Enfin ! Passons.
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Venez à Cotonou, appelez un ZEM, dites lui que vous allez au quartier
Houéyiho II, Vons Alafia : vous êtes sûr de me voir. Houéyiho II ? Quartier
du soleil couchant installé confortablement dans son marécage malgré
la forte intensité des rayons
solaires. De toute façon, le soleil couchant n'a pas eu le temps de
l'assécher avant d'aller dans son lit. C'est un quartier qui m'est chère,
surtout pendant la saison pluvieuse. Lorsqu'il pleut, même ma chambre
est inondée. Les briques ne suffisent même plus pour surélever mon lit.
Alors je dors sur mon matelas posé sur la table en équilibre précaire
sur quatre morceaux de brique. Je me souviens d'une nuit de cauchemar
où, un plouf sonore et un bain froid me réveillent : j'étais en pleine
compagnie des grenouilles qui se taisent un instant, stupéfaites d'avoir
un compagnon aussi grand que moi. Je les adore bien, ces grenouilles.
Pendant les saisons pluvieuses, leur orchestre polyphonique me permet
de me passer de mes K7 berceuses. Voyez-vous ? Je ne suis pas n'importe
qui. Grandir, je me
vois grandir ''Un
paysan qui a adopté la capote rend compte à son médecin : " Depuis que
j'utilise ça là, ma femme fait des enfants qui ressemblent à mon voisin.
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