Généralités
Nom officiel : République de Côte d'Ivoire
Nom courant : CÔTE D'IVOIRE
Code ISO : CIV
Continent : Afrique
Fête nationale :7 Août
Date d'Indépendance :1960
Capitale (capitale diplomatique) : Abidjan
Capitale Politique : Yamoussoukro

Etat du golfe de Guinée, limité à l'ouest par le Liberia et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l'est par la Ghana, au sud par l'océan atlantique.

Superficie : 322 460 kilomètres carrés
Population: 15 800 000 hab. [estimation 1999]; 2000 (prév.) : 19 290 000Croissance annuelle : 3,8 % (1990-1995)
Capitale : Yamoussoukro, 120 000 hab.
Monnaie : FCFA


GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Relief. La Côte d'Ivoire est constituée en majeure partie d'un ancien plateau granitique au relief assez plat. L'unique zone montagneuse est celle de l'Ouest qui a pour capitale, la ville de Man (Monts des Dans). Le Sud qui fait face à la mer(Océan Atlantique), est formé majoritairement de côte basse bordée de lagunes partiellement navigables(de la frontière Ghanéenne à Fresco); Au-delà, jusqu'à la frontière avec le Libéria, la côte est rocheuse.

Climat. Deux zones climatiques principales divisent la Côte D'Ivoire. Au Sud, le climat est
sub-équatorial très humide avec deux saisons des pluies d'inégale durée d'avril à juillet et d'octobre à novembre (pluviométrie entre 1000 et 2000 mm). Au Nord, le climat est de type tropical soudanien avec une saison sèche et une saison humide.

Fleuves. La Côte D'Ivoire est traversée par quatre fleuves tributaires de l'Océan Atlantique et par une multitude de rivières. Sur le Bandama, deux barrages produisent l'électricité pour la région du Centre et d'Abidjan. Venant de la dorsale guinéenne, le Cavally dévale avec des rapides les zones rocheuses et trace la frontière ave le Libéria. Prenant naissance au Burkina Faso, la Comoé (1000km) a une dénivellation trop faible pour pouvoir être aménagée. La Sassandra, qui prend sa source en Guinée où on l'appelle Férédougouba, alimente le barrage buyo puis rejoint l'océan.

Végétation. le Sud est le domaine de la forêt dense dont une patrie a été progressivement remplacée par des cultures industrielles (café - cacao). Dans les régions centrales et septentrionales du Nord, occupées par la savane et la forêt claire, les cultures sont traditionnelles (igname, mil) et commerciales (coton, riz, canne à sucre).


GEOGRAPHIE HUMAINE

Langues. Le français est la langue officielle de la Côte D'Ivoire. La langue des malinké, le dioula, est comprise partout dans le pays. L'Agni, le Baoulé, le Sénoufo et le bété sont largement parlés.
A Abidjan, cependant, il faut relever que la vie citadine a donné naissance à un français populeux ou petit français : le Nouchi qui joue un rôle véhiculaire dans les villes

Religions. Les musulmans (23%) un peu plus nombreux que les chrétiens (27,5%). Les adeptes des autres religions traditionnelles représentent l'essentiel de la population restante. La Côte D'Ivoire regorge d'édifices religieux modernes prestigieux au nombre desquels nous comptons: la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro, la Cathédrale Saint - Paul d'Abidjan et la grande mosquée du plateau encore en construction.

Ethnies. La Côte D'Ivoire est composée d'une soixantaine d'ethnies qui sont regroupées en quatre(4) grands groupes socioculturels et linguistiques:
Kwa: sous groupe Akan(originaire du Ghana. On y compte les Agni, 10,7% ; les Baoulé, 11,9%, et les Attiés, les Abbey, les Ebrié, les Adioukrou, les Abouré, les Aladjan, les Abidji les Ahizi),
Gur : venu de la Haute Volta, actuel Burkina - Faso à la recherche de terres fertiles pour la pratique des activités agricoles, ce groupe s'est installé dans le Nord et le Nord-Est du pays. Il se compose des: Sénoufos, des Lobi, des Tagbana, des Djimini, des Koulangos etc.
Krou : originaire de l'actuel Libéria, ce groupe occupe le Centre-Ouest de notre pays, la zone de Man (Ouest) et le littoral Sud - Ouest. Il comprend: les Bété, les Dida, les Godié, les Wê et les Bakwé.
Mandé: on distingue les Mandé du Sud et ceux du Nord. Les Mandés du Sud : les Yacouba, les Dan, les Gouro, les gagou etc. sont arrivés en Côte D'Ivoire sous la pression des peuples voisins et l'expansion forcée de l'islam. Quant aux mandé du Nord ou Malinké, eux, voulaient contrôler le commerce de l'or et de la cola.


Villes. Abidjan (avec aggl.= 2 500 000 hab. (120 000 en 60)) est, par l'audace de son architecture, une ville très moderne. Les autres villes importantes sont Yamoussoukro 110 000 hab. (à 250 km) capitale politique depuis 21-3-1983, Bouaké 333 000 hab. (à 378 km), Daloa 123 000 hab. (à 400 km), Korhogo 110 000 hab., Man 89 000 hab. (à 599 km).


ÉTATS ET INSTITUTIONS

La Côte-d'Ivoire est une république de type présidentiel et pluraliste depuis 1990, avec une Assemblée nationale composée de 175 députés élus pour cinq ans. Le président de la République, élu pour cinq ans comme les députés, est rééligible sans limitation du nombre de mandats. En 1980, le président Houphouët-Boigny a fait modifier le système électoral en autorisant les candidatures libres aux élections législatives; mais le Parlement demeure marginalisé et joue surtout le rôle d'une chambre d'enregistrement des décisions gouvernementales.
Bien qu'il ait fait nommer un Premier ministre en 1990 (en la personne d'Alassanne Ouattara), le président Houphouët-Boigny détenait une légitimité personnelle et non seulement institutionnelle (il avait expliqué que les Baoulés n'ont pas pour coutume de désigner un successeur du vivant de leur chef). D'après l'amendement constitutionnel intervenu en 1990, le président de l'Assemblée nationale a compétence pour terminer le mandat présidentiel en cas de vacance du pouvoir. C'est ainsi qu'Henri Konan Bédié a été amené à assurer l'intérim, à la mort du "Vieux Sage", le 7 décembre 1993.


ECONOMIE

La Côte-d'Ivoire sort de plusieurs années de récession, due à la baisse des prix mondiaux du cacao et du café. Le programme de redressement (remboursement échelonné de la dette, baisse des dépenses publiques, diminution du nombre de fonctionnaires, privatisation de certaines entreprises d'État) et la dévaluation du franc CFA (1994) ont favorisé le redémarrage depuis 1995.
Agriculture
L'agriculture, qui représente près de la moitié du PIB, a été le fondement du "miracle ivoirien", longue période de croissance économique (1960-1978) opérée dans le cadre d'un libéralisme planifié et d'une stratégie de développement fondée sur les cultures d'exportation. La balance agricole demeure largement excédentaire (18,5 % du PNB). L'agriculture se répartit pour moitié entre les cultures vivrières et les cultures d'exportation.

La plus importante des cultures d'exportation est le cacao, dont la Côte-d'Ivoire est devenue le premier producteur mondial. Bien que des petits planteurs africains aient développé cette culture avant la Première Guerre mondiale, son véritable essor est postérieur à l'indépendance. La production de fèves est passée de 85 000 t en 1960 à 800 000 t en 1994 (près du quart de la production mondiale et de la valeur des exportations ivoiriennes). Support de la croissance économique, la culture du cacao a connu de graves difficultés depuis le début des années 1980, avec le développement de la concurrence (en particulier dans les pays de l'Asie du Sud-Est) ; la surproduction a entraîné l'effondrement des cours sur le marché mondial (qui ont diminué de moitié entre 1978 et 1984), ce qui a provoqué une forte baisse des revenus du monde paysan. En 1987, le président Félix Houphouët-Boigny avait tenté en vain d'infléchir le comportement des acheteurs en stockant la récolte de façon à faire monter les prix; mais la Côte-d'Ivoire dut finalement se déclarer insolvable. En 1989, l'État fut contraint de baisser de moitié le prix d'achat garanti au producteur par le biais de la Caistab, la Caisse de stabilisation. En 1992, après sept années consécutives d'excédents, les cours du cacao - en prix courants - se sont retrouvés au même niveau qu'en 1972. La tendance actuelle semble plus favorable, et on note une certaine remontée des cours à la fin des années 1990.
Les autres productions destinées à l'exportation ont connu une évolution comparable; c'est en particulier le cas du café, dont la Côte-d'Ivoire est le dixième producteur mondial (2,6 % de la production totale en 1994) et le premier du continent noir. La production de coton augmente régulièrement et les exportations représentent 1,6 % du PNB. Après une chute de la production de bois, consécutive à l'épuisement des réserves forestières exploitables, on observe, depuis 1990, une augmentation des coupes et des exportations (3,2 % du PNB). Aux productions de latex, d'huile de palme, de banane et d'ananas s'ajoute celle des plantes vivrières, d'introduction récente (maïs, soja, riz), ou traditionnelles (igname, manioc, mil, sorgho, banane plantain). La pêche porte sur un peu plus de 100 000 t de poisson par an. L'élevage est peu développé.
Jusqu'ici voué aux productions céréalières et à l'élevage, le Nord peut désormais compter sur le coton pour limiter l'écrasante domination agricole du Sud, où sont localisées les grandes plantations. Les fruits tropicaux (surtout la banane et l'ananas) connaissent traditionnellement un important succès à l'exportation.

Mines et industries
Très insuffisante, la production de pétrole offshore, au large d'Abidjan, ne peut empêcher les coûteuses importations d'hydrocarbures. La production de pétrole est tombée à 63 000 t en 1992, mais de prometteurs gisements de gaz naturel commencent à être exploités; le gaz produit par le gisement "Panthère" découvert en 1994 alimente aujourd'hui plusieurs centrales thermiques produisant 120 MGWh; 60 % de l'électricité consommée reste toutefois fournie par six barrages hydroélectriques, qui permettent à la Côte-d'Ivoire d'exporter vers le Ghana, le Togo et le Bénin une puissance totale de 300 GWh. La politique d'électrification rurale mise en œuvre permet aujourd'hui à plus de la moitié de la population de vivre en zone électrifiée. L'industrie ivoirienne jadis principalement liée à l'agriculture et à l'exploitation de la forêt (agroalimentaire, égrenage du coton, première transformation du latex, sciage du bois, papeterie) est aujourd'hui en voie de diversification. Son développement s'est opéré en plusieurs étapes avec, dans les années 1960, la mise en place d'une industrie textile et mécanique en vue de réduire les importations et, dans les années 1970 et 1980, le développement des activités de transformation des matières premières agricoles. Le chiffre d'affaires de l'industrie textile, dont le développement contribue à freiner l'exode rural, représente aujourd'hui 164 milliards de FCFA (dont 62 % à l'exportation). La réalisation des grands barrages (Kossou, Ayramé) a surtout permis l'introduction de la riziculture irriguée. Dans le domaine de la pêche (100 000 t/an en moyenne) et des activités connexes (en particulier pour les conserveries industrielles), la Côte-d'Ivoire subit aussi la rude concurrence des nations du Sud-Est asiatique, notamment avec le thon appertisé de Thaïlande.

Transports et services
Près de la moitié du réseau routier, dont l'état est relativement correct, est praticable toute l'année. La voie ferrée joignant Abidjan à Ouagadougou (Burkina), achevée dans les années 1950, est un axe majeur qui a favorisé, en particulier, l'intensification de l'immigration voltaïque tout en offrant un débouché maritime au Burkina. L'aéroport international de Port-Bouêt (près d'Abidjan), un des plus modernes d'Afrique, permet les liaisons aériennes avec les principales villes de l'intérieur. Le trafic maritime est florissant, bien que la barre océanique rende délicat l'accès aux nombreux ports. La modernisation du port de San Pedro, à vocation régionale (contrairement à celui d'Abidjan), vise à impulser le développement de la région frontalière du Liberia, longtemps délaissée.

Le tourisme est un secteur porteur de l'économie. De nombreux parcs naturels nationaux ont été inaugurés (Maroué, Tai, Kombé). La promotion des stations balnéaires bénéficie surtout aux plages de l'est du pays.
Culture et civilisation
Chaque groupe ethnique présent en Côte-d'Ivoire a développé des formes d'art originales; beaucoup travaillent le bois et sont connus pour leurs statuettes, en particulier votives. L'art des masques est surtout présent dans les régions forestières, et la statuaire plutôt dans le Nord. Les Baoulés sont réputés pour leurs masques aux traits raffinés, dont les formes, stéréotypées, perpétuent la mémoire des ancêtres. Ils sont également connus pour leurs masques-cloches évoquant les animaux de la brousse présents dans la mythologie locale et leurs petites statuettes, effigies des ancêtres ou supports du culte de la fécondité. Ils modèlent, selon la technique de la cire perdue, des figurines en cuivre de quelques centimètres, qui servent de poids pour peser la poudre d'or. L'or a une valeur symbolique chez les Akans, orfèvres de renom. Parmi les sculpteurs de la savane, les Sénoufos ont très tôt retenu l'attention des Européens; leur culture repose sur le Poro, système de vie et association secrète d'initiés donnant lieu à un rituel utilisant statues et masques souvent mi-humains, mi-animaux ; mais leur art est galvaudé par la fabrication de statues pour l'exportation. Les Sénoufos sont également renommés pour leurs peintures sur tissu. Dans les sociétés dan et wobé, les masques aident les hommes à maîtriser leur vie et les chefs à exercer leur fonction. Chaque masque représente une divinité de la brousse. La peinture traditionnelle est présente dans les cérémonies à travers les motifs au kaolin dont s'ornent les participants. Un nouveau mouvement, le "vohou-vohou", exprime aujourd'hui une sensibilité plus ouverte à la modernité.

Littérature
Les écrivains ivoiriens ont largement œuvré à la défense de la négritude et de la culture africaine. Bernard Dadié, journaliste, dramaturge, romancier, poète, conteur, est la grande figure des lettres ivoiriennes. Collaborateur de la revue Présence africaine, il se fit d'abord remarquer grâce à un recueil de contes (le Pagne noir, 1955), puis par des poèmes de combat (Afrique debout, 1950) et une autobiographie intitulée Climbié (1956). Aux côtés de Joseph Amon d'Aby, fondateur en 1938 du Théâtre indigène de la Côte-d'Ivoire, il est aujourd'hui l'un des dramaturges africains les plus joués, avec notamment Béatrice du Congo (1970) et Monsieur Thôgô-Gnini (1970). Le romancier Loba Aké s'est fait connaître avec Kocoumbo, l'étudiant noir (1960), peinture de la vie quotidienne des étudiants ivoiriens à Paris. Beaucoup plus marquée par l'engagement est l'œuvre d'Ahmadou Kourouma, dont les Soleils des indépendances (1968) constitue un sommet de la littérature francophone. Parmi les nombreux romanciers de valeur se distinguent Jean-Marie Adiaffi, enseignant, poète et romancier (la Carte d'identité, 1980), Denis Oussou-Essui (la Souche calcinée, 1973), Charles Nokan (Violent était le vent, 1966), Isaïe Biton Koulibaly (les Deux Amis, 1978), Amadou Koné (les Frasques d'Ebinto, 1975); on doit également citer les noms de Fatho Amoy et de Jean-Baptiste Tiémélé. La période récente connaît une grande activité poétique; citons: Bernard Zadi Zaourou (Césarienne, 1984), Dieudonné Niangoran Porquet (Zahoulides, 1985), Tanella Boni (Labyrinthe, 1984), Véronique Tadjo (Latérite, 1984).
Théâtre
Le pionnier du théâtre ivoirien fut François-Joseph Amon d'Aby, fondateur, avec Germain Coffi Gadeau, du Théâtre indigène de Côte-d'Ivoire. Bernard Dadié, qui avait donné les Villes dès 1933, a continué de produire plusieurs pièces dans les années 1960-1970 (Papassidi Maître-escroc). Puis vinrent Charles Nokan (les Malheurs de Tchâkô, 1968), Amadou Koné (le Respect des morts, 1980), le poète B. Zadi Zaourou, auteur de Sofas (1969) et de l'Œil (1974). Les poètes N. Porquet et Aboubacar Touré inventent la "griotique", synthèse du théâtre, du conte et du poème, tandis que B. Zadi Zaourou développe le didiga (mot bété désignant l'irrationnel). Le théâtre ivoirien s'est enrichi dans les années 1990 du groupe Ki Yi Mbock, formé à Abidjan par Werewere-Liking, une femme auteur et metteur en scène qui, après Orphée-Dafric (1981), connut un beau succès au Festival international des Francophonies, à Limoges, en 1991, avec Singue mura, puis en 1992, avec Un Touareg s'est marié à une Pygmée, spectacle tenant à la fois de l'opéra et de la comédie musicale pour évoquer le vieux rêve de l'unité africaine.
Cinéma
L'essor du septième art en Côte-d'Ivoire remonte aux années 1960 avec Amédée Pierre (1963) et la Femme au couteau (1969) de Bassori Timité, Mouna ou le Rêve d'un artiste (1969) d'Henri Duparc, et avec les œuvres de Désiré Écaré: Concerto pour un exil (1967) et À nous deux France (1969), film qui décrit la vie des Ivoiriens en exil. Dans les années 1970, le cinéma aborde des problèmes plus spécifiquement africains, comme ceux touchant à la famille et à l'exode rural: Abusuan (1972) de Duparc, Amanie (1972) de Gnoan Roger M'bala. Avec le Chapeau (1975), M'bala traite avec humour des rapports entre les hommes et les femmes. On remarque aussi le Cri du muezzin (1972) de N'Dabian Étienne Vodio. Les Collégiennes (1975), du même auteur, ont pour thème les difficultés de la jeunesse ivoirienne, en particulier celles que rencontrent les jeunes filles. À la fin des années 1970, le cinéma veut toucher un public plus large; l'Herbe sauvage (1977) de Duparc, qui évoque les problèmes de la jalousie au sein d'un couple et critique la pratique de l'excision, connaît un grand succès populaire. On remarque aussi les productions de Jean-Louis Koula (Adja Tio, 1980), de Kramo Lanciné Fatika (Djeli, conte d'aujourd'hui, 1980), de Kosoloa Yeo (Petanqui, 1983) et de Mossa Dosso (Dalokan, 1982). Les années 1980 voient apparaître de nouveaux cinéastes, tel Sidiki Bakaba (les Guérisseurs, 1988), tandis que les pionniers livrent leurs œuvres majeures : Visages de femmes (1985) de Désiré Écaré, et Bal poussière (1988), le Sixième Doigt (1990) et Rue Princesse (1993) d'Henri Duparc.
Musique
Abidjan a été, de 1975 à 1980, le centre de la musique moderne pour l'ensemble de l'Afrique francophone, avec ses studios d'enregistrement et ses maisons de disques. Ernesto Djédjé, disparu en 1983, fut le précurseur du ziglibithy, musique née de la fusion de la tradition ivoirienne et des rythmes congolais. Le ziglibithy, interprété par Reine Pélagie, est actuellement devenu la musique nationale du pays. Parmi les vedettes nationales de renom, signalons Aïcha Koné qui chante surtout en bambara et en malinké, et Alpha Blondy qui est sans conteste le représentant le plus illustre du reggae africain.
Société
Les musulmans (38 %) sont un peu plus nombreux que les chrétiens (27,5 %). Les adeptes des religions traditionnelles représentent l'essentiel du reste de la population.

Avant la colonisation, une grande partie du nord de la Côte-d'Ivoire se trouvait déjà dans la mouvance de l'islam. L'administration française contribua à diffuser cette religion en s'appuyant sur les colporteurs dioulas, musulmans, qui participèrent au peuplement des villes du Sud et de la forêt. La présence de nombreux immigrés de confession musulmane (en particulier des Dioulas non ivoiriens, des Nigérians et des Libanais) accroît le poids de l'islam. Les animistes restent cependant majoritaires, mais le christianisme, marqué par de nombreuses formes syncrétistes, conserve une certaine importance, dont témoigne l'édification à Yamoussoukro, de 1985 à 1988, d'une basilique qui apparaît comme une réplique de Saint-Pierre de Rome.

La croissance économique de l'époque dite "du miracle ivoirien" a beaucoup servi la société ivoirienne. Une grande part du budget (jusqu'à 40 %) a été consacrée à la construction d'écoles et d'hôpitaux. Mais la récession et, surtout, le manque chronique de débouchés auquel sont confrontés les jeunes diplômés ont à maintes reprises entraîné la colère des étudiants, qui se sont retournés contre le pouvoir en 1969, 1977, 1982, 1991.


HISTOIRE

L'histoire ancienne La Côte D'Ivoire a été peuplée par vagues successives. Les premiers textes dus aux explorateurs européens dde la côte aux XVe siècle, ont décrit les mouvements de populations de cette époque. On sait qu'il se sont accéléres au moment de la constitution des empires du Ghana, du Mali et du Songhay et se sont poursuivis jusqu'au XVIIIe siècle, donnant au pays, sa configuration ethnique actuelle: les peuples lagunaires le long de la côte; lesz Mandé au nord et à l'ouest; les Sénoufos au nord; les KRU à l'ouest; les Akans à l'est ; les Voltaïques au nord-est.
En 1710, les Mandé-Dioula, musulmans, éidifièrent un immense Etat à Kong, dans le Nord de la Côte D'Ivoire. Celui - ci ne dura que le temps de son créateur, Sékou Ouattara et entra en déclin à sa mort, vers 1745. d'autres royaumes très nomlbreux ont marqué l'histoire de la Côte D'Ivoire, qui bénéficiait d'une économie dynamique, fondée sur le commerce de l'or, du sel et de la cola, connecté au c transsaharien.

L'arrivée des européens. Entre le XVe et le XVIIe siècle, les europeens explorerent les cotes: des dents de la cote des dents et la cote des quaquas;
Les premiers arrives furent les portugais;sous l'impulsion du roi henri le navigateur;vers 1470.ils donnerent aplusieurs villes et fleuves les noms que nous leur connaissons aujourd'hui ..sassandra,san pedro,fresco… auXVlle siècle, les hollandais puis les français et les anglais atteignirent la Côte D'Ivoire et, profitant du déclin portugais, prirent pied dans la région. Commença alors une période de concurrence et d'affrontement larvé pour prendre le contrôle du commerce côtier. Celui - ci portait sur les épices, l'ivoire (qui valut son nom au pays), les etoffes de coton, l'or, surtout au XVIIIe siècle, les esclaves. Les Européens installèrent peu de comptoirs sur la côte: les échanges s'effectuaient pouir la plupart en mer, les caravelles servant de comptoirs flottants.
Du XVIIe au XVIIIe siècle, les français prirent progressivement le contrôle de la région. En 1687, Ducasse installa six de ses compagnons à Assinie et proposa à son souverain d'amener deux jeunes ivoiriens en France: Aniaba et Banga furent donc élévés à la cour du roi de France. En 1842 et en 1843, les français installlérent des comptoirs à Assinie et à Grand - Bassam, en 1853, ils édifièrent le fort de Dabou. Les Français signèrent des traités d'amitié avec les souverains et les chefs ivoiriens pour élargir leur implantation. Plusieurs explorateurs parcoururent l'arrière pays, démeurés jusque-là hors de portée des européens. Treich Lapleine reconnut le cours de la Comoé et atteignit Bondoukou puis Kong. Binger, parti de Bamako, descendit jusqu'à Grand-Bassam.
Parallelement, les sociétés de la Côte D'Ivoire poursuivaient leur évolution propre. Le XIXe siècle fut une période d'intense renouveau politique. Les sociétés lignagères nouèrent les alliances pour se lier en confédérations locales et régionales. Le royaume Abron, vassal des Ashantis depuis 1740, recouvra son indépendance en 1875 et étendit son influence sur les régions voisines. A partir de 1830, des conquérents constituèrent de nouvelles entités politiques. Le plus célèbre d'entre eux fut Samory Touré, chassé par les français au Niger en 1892 et replié en Côte D'Ivoire. Il conquiit alors un nouvel empire, icluant le pays sénoufo, le royaume de Kong, le Bouna, le Koulango, et le Gyaman…

La période coloniale. Le décret du 10 mars 1893 érigea la Côte D'Ivoire en colonie française. Binger en fut le premier gouverneur. Les français se heurtèrent à la résistance farouche des populations qui utilisaient les tactiques de la guerilla. Ils réprimèrent la manière brutale tous les foyers d'opposition et conquirent une à une les régions de la Côte D'Ivoire. Ils eurent même recours à l'aide britanique pour anéantir le nouvel empire de Samory Touré, vaincu en 1898 et déporrté au Gabon, où il mourut en 1900. les principaux chefs de la résistance furent tués ou déportés. A partir de 1908, le gouverneur Angoulvant élabora un plan de " pacification " brutale. La supériorité en arme des français explique leur victoire. Pendant toute la période coloniale, ils se heurtèrent à une résistance farouche, active jusque vers 1915, comme lors de la révolte des Abbey en 1910, passive ensuite (refus de payer l'impot, sabotage des cultures obligatoires, fuite des villages entiers à l'extérieur de la colonie…)
En 1900, les frontièresq de lma Côte D'Ivoire étaient proches du tracé actuel hormis dans le nord auquel fut integree lahaute côte d'ivoire en1905 les français rattachèrent la Côte D'Ivoire à l'AOF. Ils choisirent successivement Grand-Bassam jusqu'en 1900, Bingerville jusqu'en 1934, puis Abidjan comme chef-lieu de la colonie. Ils commencèrent également la " mise en valeur économique " du pays, confiée à de grandes compagnies comme la SCOA, la CFAO et les établissements Peyrissac. A la collecte des produits de la cueillette ( huile de palme, cola, bois, cahoutchouc) succéda dans les années 1930, une économie de plantation européennes mais aussi " indigène ", dont les productions majeurs étaient dajà le café et le cacao. Dès le début du Xxe siècle, grace aux financements dégagés par l'impot et grace au travail forcé, les français construisirent les infrastructures de communication nécéssaires à l'évacuation des produit vers la côte : réseaux ferré et routiers. Ces investissements se poursuivirent jusque dazns les années 1950 : le port d'Abidjan ne fut achevé qu'en 1952 au cours des deux guerres mondiales, les français mirrent à contribution leurs colonies : ils recrutèrent un grand nombre de soldats en Côte D'Ivoire, accrurent le travail forcé et exigèrent la fourniture gratuite de certains produits comme l'huile de palme et le cahoutchouc. Pendant la seconde guerre mondiale, la pression économique et le durcissement du régime provoquèrent le mécontentement croissant de la population et la montée du nationalisme.

La marche vers l'indépendance. En 1945, pour la première fois, la Côte D'Ivoire participa aux élections françaises. Elle désigna, président du Syndicat des Planteurs comme son député. D'autres hommes, tels Ouezzin Coulibaly, se joignirent à la lutte politique contre les abus de la colonisation. A cette fin, ils s'appuyèrent sur l'action des mouvements syndicaux et sur les partis politiques français avant de créer leur propre parti. Lors du congrès de bAmako en octobre 1945, le RDA (Rassemblement Démocratique Africain), fédération panafricaine, fut constitué ;: il était représenté en Côte D'ivoire par le PDCI (Parti Démocratique de Côte D'Ivoire ; Félix Houphouët Boigny fut élu Président du RDA et du PDCI. De 1946 à 1950, le RDA s'allia au Parti Communiste Français, le plus opposé à la colonisation et dû faire face à la répression de l'Administration coloniale. Le 6 février 1949, à la suite d'une manifestation à Treichville, faubourg d'Abidjan, les leaders du PDCI furent arrêtés : un groupe de femmes organisa alors une grande marche sur Grand-Bassam, où se trouvèrent les prisons. A partir de 1950, le RDA adopta des méthodes plus conciliantes : ce fut le " repli tactique ". Félix Houphouêt Boigny devint Ministre du gouvernement français puis Président du Grand Conseil de l'AOF (1957).
L'action des leaders nationalistes en France et celle des populations en Côte D'Ivoire contribuèrent de manière déterminante à la marche vers l'indépendance. En 1946, une nouvelle constitution vint assouplir, très légèrement, le régime colonial. La même année, Félix Houphouët Boigny obtint le vote d'une loi qui abolissait le travail forcé.
En 1952, le code du travail d'outre mer accorda aux africains, les mêmes droits qu'qux travailleurs français ( congés payés, allocations familiales, travail hebdomadaire de 40 heurs) en 1956, la loi cadre donna aux ivoiriens le suffrage universel et une participation croissante aux affaires de la colonie. La constitution en 1958, enfin, transforma l'union française en une " communauté française " et fit de la Côte D'Ivoire un territoire autonome, non encore indépendant, soumis à un referendum, le projet recueillit 99,9% d'avis favorable en Côte D'Ivoire. Celle - ci devint une république autonome le 23 juin 1968 puis un état indépendant le 07 aout 1960. en 1959, elle s'allia avec la Haute Volta (Burkina Faso), le Dahomey (Bénin) et le Niger, pour créer le Conseil de l'entente.

La Côte D'Ivoire contemporaine. Le 27 novembre 1960, le PDCI remporta largement les élections législatives et présidentielles, et Houphouët Boigny devint Président de la République. Dans les années 1960, le président renforça son pouvoir en s'appuyant sur le PDCI devenu parti unique et en écartant ses successeurs potentiels. Dans les années 1970, la Côte D'Ivoire connu une telle croissance économique qu'on a parlé de " miracle ivoirien ". ce progrès fut marqué par la hausse des exportatios de cacao (1/3 de la production mondiale) et de café par un début d'industrialisation. Le pays se trouvait néamoins confronté à des difficultés politiques : tentatives de coup d'état, troubles sociaux et contestations étudiantes… les années 1980 virent le régime s'ouvrir partiellement mais la crise économique provoqué par la baisse des cours mondiaux du café et du cacao aména la Côte D'Ivoire a suspendre le remboursement de sa dette en 1987.
En 1983, la capitale fut transférée à Yamoussoukro, la ville natale du président, où celui-ci fit édifier une immense basilique, à l'image de celle de Saint Pierre de Rome, que le pape Jean-Paul II a consacré en 1990.
Au début des années 1990, la pression de l'opposition sur le pouvoir s'accentua. Le régime instaura le multipartisme. L'oposition, dirigée par l'historien Larent Gbagbo fut néanmoins battue aux élections présidentielles de 1990. la même année, Félix Houphouët Boigny nomma Allassane Ouattara au poste de Premier Ministre et prépara sa succession en faisant amander la constitution : en cas de vacane du pouvoir, le président de l'Assemblée générale devait achever le mandat présidentiel en cours. Félix Houphouët Boigny décéda le 07 décembre 1993 après 33 années de pouvoir. Le Président de l'Assemblée nationale : Henri Konan Bédié, assura l'intérim puis fut elu président en 1995 " 62% des voix ".

Les incertitudes
Si, depuis l'introduction du multipartisme au début des années 1990, une quarantaine de partis occupent la scène politique, la démocratie ivoirienne n'en demeure pas moins fragile et, pour le moins, "surveillée"; ainsi Laurent Gbagbo fut-il arrêté et condamné à deux ans de prison, en février 1992, pour avoir participé à une manifestation. Depuis la brutale répression de leur mouvement de 1991 (le "printemps de la contestation"), les étudiants sont également malmenés par un pouvoir qui a bien du mal à trouver un nouveau souffle. Dans le même temps, les trois grands créanciers du pays - le FMI, la Banque mondiale et la France (Caisse centrale de coopération économique) - tentent d'obtenir un assainissement d'une économie en crise; le redressement passe le plus souvent par des mesures impopulaires, comme la dévaluation de 50 % du franc CFA, imposée en 1994, les compressions opérées dans un service public hypertrophié, et la privatisation à outrance. C'est pourtant un climat économique favorable (reprise de la croissance, modération de l'inflation) qui a accueilli la victoire d'Henri Konan Bédié à l'élection présidentielle de 1995, boycottée par les partis d'opposition en raison des "précautions" prises par le président sortant pour s'assurer de sa réélection (retrait du Code électoral, interdiction des manifestations).

Contre toute attente, le 24 décembre 1999, le président Henri Konan Bédié est destitué, après vingt-quatre heures de mutinerie, au profit du général Robert Gueï, ancien chef d'état-major.

Tandis que le chef de l'État déchu trouve dans un premier temps refuge au Togo, le nouveau dirigeant de la Côte-d'Ivoire annonce, le 15 janvier 2000, la constitution d'un gouvernement de transition comprenant vingt-quatre ministres, en majorité civils et représentant les principaux partis ivoiriens. Les militaires occupent néanmoins les ministères clés (Défense, Sécurité, Infrastructures et Transports, Jeunesse et Sports). Par ailleurs, la formation du gouvernement met au jour les rivalités opposant les deux principaux dirigeants politiques, le libéral Alassane Ouattara (représentant du Rassemblement des républicains et principal opposant à l'ancien chef de l'État, autorisé par le nouveau régime à rentrer en Côte-d'Ivoire) et le socialiste Laurent Gbagbo, dirigeant du Front populaire ivoirien (FPI), tous deux candidats potentiels à l'élection présidentielle promise par le général Gueï. Enfin, le nouveau régime pose comme condition préalable à l'organisation de ce scrutin, la mise en place d'un "conseil consultatif" chargé de préparer un nouveau Code électoral ainsi qu'une nouvelle Constitution, dont le projet sera soumis à référendum. Parallèlement, une grande opération Mains propres visant plusieurs personnalités de l'ancien régime, toutes accusées d'avoir vidées les caisses de l'État, est lancée. Inculpées de "détournement de fonds publics", elles tombent parfois sous le coup d'un mandat d'arrêt international comme c'est notamment le cas pour l'ancien président Bédié et son ministre des Finances, exilés depuis en France. Les élections présidentielles qui se sont tenues en octobre donnent la victoire à Laurent Gbagbo. Cependant, le résultat du scrutin est mis en doute par ses adversaires et une série d'affrontements meurtriers se produisent dans le pays, tandis que le général Gueï échoue dans une tentative de putsch. Malgré les contestations, Gbagbo procède à la nomination d'Affi NGuessan à la tête du nouveau gouvernement.

Un petit tour dans la capitale ?