La légende de Mr De Tartausaumiac

Hier encore, dans le journal, un article exposait au grand public l’incompréhension des entrepreneurs devant le nouvel échec d’édification. Le chef de chantier s’exprimait ainsi : « […] malgré toutes les vérifications préalablement effectuées sur le sol, les matériaux et les compétences de chacun ; nous en sommes au troisième entrepreneur engagé pour construire le septième projet sur la place Monestier. »
Cette place dite « des halles » voient s’élever des esquisses d’édifices sans jamais les voir aboutir, et ce depuis des années. « Les habitants du quartier voient, entendent et subissent les travaux sans jamais voir un quelconque aboutissement. Il faut en finir : que cette place reste un terrain vague si vraiment rien ne peut s’y bâtir ! » Tel est le cri du concitoyen ; tel est le problème auquel Les Drôles De D@mes doivent trouver une solution !!!

« Les habitants du quartier de la place Monestier se sont regroupés pour trouver une fin à ce douloureux état de faits. Ils nous ont engagés pour comprendre pourquoi rien n’a jamais été construit sur ce lieu, s’il n’y aurait pas une personne ayant un quelconque intérêt à garder cette place sans bâtisse et qui chercherait à saboter tous les projets de la ville. »
Stéphanie, Marie et Cécile ; votre mission, si vous l’acceptez, est de faire toutes les recherches possibles et imaginables afin de trouver la clef de ce nouveau mystère. » Les Drôles De D@mes acceptèrent la mission, et, quittant Chris-Bogsley, elles se rendirent à la mairie pour jeter un œil sur ces fameuses études de terrain qui jugeaient les sols de la place Monestier comme favorable à la construction. « Les résultats sont indiscutables. » Autre enquête menée auprès du personnel municipal et des élus locaux, sans résultat. « Les politiques restent insoupçonnables. » C’est pas potable, euh … possible ! Rageait Stéphanie à la constatation de Marie. « De toute façon, on doit continuer nos recherches… je connais un endroit où l’on trouve beaucoup quand on cherche un peu. » Malgré le scepticisme général à la dernière proposition, elles se retrouvèrent toutes les trois à examiner divers documents… à la bibliothèque !

« Eh ! Venez un peu par-là : je suis allée voir les hôtesses d’accueil à la banque de prêt et regardez un peu ce qu’elles m’ont donné ! » « Un bout de papier avec pleins de chiffres dessus ?!? Ouah, alors là, t’as assuré Cécile. » « Mais non idiote ! Ce sont les références des fichiers de la place Monestier dans les réserves… si on cible nos recherches sur les archives, peut être auront-nous plus de chance ? » Croulant sous les papiers, cartons, photographie, Les Drôles De D@mes se lancèrent dans un dépouillage approfondi sans savoir ce qu’elles cherchaient… comment le chercher… ni pourquoi elles le cherchaient dans cette vieille paperasserie. Monestier, attends-nous, on arrive ! Susurra soudain Stéphanie aux deux piles qui lui faisait fasse.  « Oh ! Regardez, des photographies d’antan ! … hum… trop exposée…trop flou… mal cadrée… trop jaunie… déjà vue… Dis-moi Marie, t’as fini de jouer les critiques ; Regarde le contenu de la photo, pas son côté artistique ! … » « Tiens, celle-ci n’est pas mal : l’homme au centre semble se prendre pour une statue… » A peine Stéphanie eu terminé sa phrase, qu’elles se retrouvèrent toutes les trois dans la photographie.

« Plait-il ? Etes-vous les trois filles du rebouteux qui tente de faire obstruction à mon idée ? »
« Euh !!! … » « Eh bien, vos langues en auraient-elles été coupées par le fait de ma perspicacité… » « L’énergumène à plutôt l’air mauvais ! » Chuchota Marie à Stéphanie en faisant un rapide tour de la situation : « je crois qu’on ai mal …» Du calme Stéphanie, nous sommes simplement enfermées à une autre époque, sans trop savoir comment nous y sommes arrivées et sans savoir du tout comment s’en sortir. Il s’agit de survivre : soyons ce que ce Mr dit que nous sommes ! Après on avisera ! »« Alors êtes-vous muettes ? Qui êtes-vous donc pour être apparu en ces lieux de cette façon ? »Marie soudain inspirée par toutes les histoires imaginaires qu’elle avait lu et vu, rétorqua : « Es-tu certain, pauvre mortel, de vouloir obtenir la réponse à la question ? (elle affectionnait particulièrement le jeu des acteurs qui avaient le rôle du méchant !). A ces mots, l’hautain personnage devint livide et fiévreux. « Alors, c’était vrai ce qu’il m’avait dit… Les trois personnes qui sommeillent dans ta conscience t’apparaîtront pour que tu leurs confies ton erreur et que ton dessin sombre dans l’oublie… Non, cela n’est pas possible ! … »
Stéphanie, amusée de la situation, se laissa prendre au jeu : « As-tu compris, qu’il savait ce qu’il disait, en saisis-tu la pensée ? (« Parce que moi, non ! »fut elle tentée de dire.)
Confit-nous donc ton erreur comme il te l’a prédit et reprends-toi ! « Oh oui…Esprit…Oh oui…Ma conscience…

Cécile, grisée à l’idée d’avoir percé le mystère de la place et à la fois soucieuse de trouver une solution pour le retour à leur époque, prit la parole à son tour : « Sais-tu ce qu’il te reste à faire, Charles ? »
Devant un ton si solennel, l’homme se redressa et timidement répondit : « Je retourne chez le sorcier et le prierai d’annuler le sort et je n’en resterai pas là : pour réparer mon tort, je ferais en sorte qu’au-dessus ou au-dessous cette place soit publique pour tous. »
Et Stéphanie lui dit : « Sache, Charles, que la reconnaissance que les habitants te vouent pour cette bonne action, cette reconnaissance (inconnue d’eux même) est universelle, pur et éternelle ; la reconnaissance connue, elle, est partagée parun petit nombre, est souvent faussée et ne dure que le temps d’un souv… »
PSSCHCHCHTTT !! En un clin d’œil, les trois Drôles De D@mes se retrouvèrent de nouveau à la bibliothèque.
En moins de temps qu’il faut pour le dire, elle avait reclassé les documents empruntés et était sortie.

De retour au bureau de Christ-Bogsley pour faire un rapport :
« Les filles vous avez lu les dernières nouvelles ? Ne réussissant pas à construire quoi que se soi sur la place Monestier, la mairie à décidé de construire « le nouveau complexe marécher » sous la place ! »
Stéphanie, Marie et Cécile se regardèrent : « Voilà ce que signifiait la dernière phrase de Mr de Tartausaumiac. Un lieu public sous la place !!!! »
« … et ce n’est pas tout ! En creusant, les ouvriers ont déterré une caissette en plein centre de la place. L’ouvrage avait pour titre : « Ci gît le monument de la reconnaissance éternelle à
Mr de Tartausaumiac. L’auteur raconte sa rencontre avec les trois esprits de sa conscience, un sort de destruction qu’il aurait jeté sur la place, un autre sort qui l’aurait annulé pour échapper à la punition de ces trois esprits …etc.…
L’histoire est tellement opportune à tout ce qu’il s’est passé jusque là que la mairie à décidé d’ouvrir un magasin souvenir « la légende de Mr de Tartausaumiac » et ils vont édifier une statue à l’effigie de ce personnage. La statue portera l’intitulé : « Ci gît la preuve que le sort de Thonsaucechocolat fut annulé par lui-même ! »
« Finalement il l’a eu son monument ! »
« Que dites-vous Cécile ? »
« Avec un magasin à son souvenir, de surcroît ! »
« Je ne vous suis pas Marie… »