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Réponses aux questions posées dans le courrier du 1 août 2002
BILAN 2000-2001... SUITES

lundi 2 juin 2003, par Frédéric Sultan


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Bilan 2000-2001


Suite à l'envoi du document présenté dans l'article bilan 2000-2001, le gestionnaire du fond francophone des inforoutes nous a demandé de répondre à un certain nombre de questions complémentaires. Le lecteur trouvera ci dessous les questions et les réponsdes qui ont été apportées.

Question : Responsabilités réelles de chaque partenaire dans la mise en œuvre du projet

Réponse  :
Les associations partenaires ont eu comme responsabilités :
Identifier les jeunes participants à la dynamique,
Concevoir la formation à la création de site
Accompagner les groupes de jeunes de leur territoire dans la réalisation de leur site Internet,
Préparer avec eux leur participation à l'université d'été 2000
Participer à la coordination de l'opération à partir de l'été 2000, à partir du moment ou nous sommes passé d'un projet porté par une association (Vecam) à une dynamique en réseau.
Poser les bases d'un fonctionnement et d'une pérennisation du réseau au de là du financement par le FFI.

Question : Déroulement du partenariat : points forts et points faibles.

Réponse  :
Difficultés et bifurcations méthodologiques :

• A l'origine, nous attendions des partenaires qu'ils fassent connaître le projet dans leur pays et qu'ils mobilisent d'autres associations locales dans la dynamique.
En réalité, nous nous sommes rapidement rendu compte que l'implication des associations se traduisait par l'accompagnement d'un nombre restreint de groupes.
La plupart des structures partenaires étant elles-mêmes organismes de formation au départ, elles n'ont eu aucun intérêt à faire la promotion d'une action dans laquelle elle ne se trouvaient pas impliquées directement dans la construction de la dimension pédagogique.
Pour s'assurer de véritables relais en terme de communication dans chaque pays, il eut fallu travailler avec un autre type d'acteurs, à savoir des médias ou des institutions type Ministère de l'éducation ou de la jeunesse. Mais cela eut changé profondément la nature du projet, au risque d'une institutionnalisation ou d'une transformation en opération de communication pure.
=> Nous avons donc du revoir le projet dans le sens d'une baisse quantitative (moins de jeunes impliqués) mais au profit d'une amélioration qualitative de l'accompagnement par les associations partenaires.

• Par ailleurs, nous nous sommes rendu rapidement compte que les structures bénéficiant d'un minimum de financements étaient à même de s'impliquer pleinement dans la dynamique et de la mener à son terme.
la qualité des sites internet reflète étroitement ces deux critères : implication plus ou moins en amont du projet ; soutien financier ou non.

• Dans un second temps, nous avons voulu mettre en place un système de bourses d'aide au projet. Ce mécanisme a également montré ses limites, dans la mesure où il ne nous était pas possible d'avoir un contrôle de l'usage des fonds et que nous étions obligés de demander aux structures de les engager avant de les rembourser (pas d'avance de trésorerie possible).
Au total, seulement 2 groupes ont bénéficié de ces bourses.
Pour les 7 autres structures bénéficiant d'un appui financier, une convention de partenariat a été mise en place dès le départ du projet.

Points forts de la coopération :

• Mise en place d'une relation de confiance : le fait d'inclure dès le départ dans la négociation les coûts de fonctionnement au-delà de ce qui était demandé par les différentes associations (5 000 francs français demandés, 15 000 accordés) et le fait de remodeler le projet en fonction de leurs réalités, a posé les bases d'une relation de partenariat dans l'élaboration d'un projet et non de sous-traitance de service.

• Conduite de projet coopérative : dans un même esprit, l'animation générale du projet s'est déroulée sur un mode participatif et coopératif, VECAM jouant un rôle de catalyseur, d'animateur de réseau et non de centre décisionnel. Ceci s'est mis en place de manière progressive : pendant le premier semestre, nous avons mis en place un site Internet sans véritable travail de collaboration avec les différentes associations, elles-mêmes trop préoccupées par leur rôle en matière d'accompagnement pédagogique et VECAM polarisé par la réalisation du cahier des charges. À partir de l'Université d'été, les partenaires ont commencé à se connaître et à véritablement travailler ensemble.
Le centre de gravité du réseau « Fragments du monde » se déplace du site Internet vers la liste de discussion, mieux adaptée à cette nouvelle dynamique.
Depuis cette logique coopérative n'a cessé d'aller en s'approfondissant. Aujourd'hui, la liste de discussion est modérée par un jeune Béninois ; le logiciel SPIP (logiciel d'auto publication) a été intégré dans le site, de manière à faciliter la participation ; une charte du réseau a été rédigée de manière collective…

• Appropriation du projet
Dès l'Université 2000, le projet devient celui des associations. Les jeunes présents voulaient créer un mouvement de jeunesse au sens classique du terme (fédération associative, dotée d'un bureau etc.) autour de l'appropriation des TIC et la décision prise par les associations a été de lui préférer une structure ouverte sous forme d'un réseau, doté pour tout organe d'animation d'une coordination dans laquelle se retrouvent tous les volontaires impliqués dans l'action concrète (légitimité par l'action au lieu de la légitimité par le mandat).
Ainsi le second concours Fragments du monde en 2001 a été organisé non plus par VECAM mais par le réseau.
Autre illustration très concrète : dans différentes agoras (Université d'été de la communication à Hourtin en 2002, Prépcom du SMSI en Février 2003…), les jeunes présentent Fragments du Monde comme porté par eux-mêmes et sans jamais citer VECAM, signe « d'une véritable production de soi » (André Gorz).

Question : Copie des conventions partenaires signées.

Réponse : voir photocopies en annexe.

Question : Sommes versées aux partenaires : montant faible au vu des tâches demandées.

Réponses :
Ainsi qu'il a été évoqué plus haut, les tâches d'animation du réseau national ont été écartées au profit exclusif du rôle d'animation pédagogique et d'accompagnement des groupes de jeunes par chaque partenaire. Seul VECAM en France - et ponctuellement dans différents pays francophones - a mené ce travail de communication et de mobilisation d'autres groupes autour du projet (voir le point 1 sur les difficultés rencontrées).
Par ailleurs, nous rappelons les partenaires ont plutôt été heureusement surpris par la somme dont ils ont pu bénéficier pour mener à bien leur travail.

Question : A partir de quelles structures les jeunes ont-ils accès à Internet ?

Réponse :
Ils ont eu accès à Internet à travers les moyens des associations qui les accompagnent qui selon les cas disposent soit d'un accès très rudimentaire (1 ordinateur et un modem sur une ligne analogique comme au Maroc), soit d'un accès plus confortable (du cybercafé en Afrique de l'Ouest, aux lignes DSL au Québec, avec un nombre d'ordinateurs extrêmement variable).
Dans certaines associations, l'accès est accompagné par une formation puisque c'est l'objet même de l'association accueillante (ex : ORIDEV, Yam Pukri) alors que d'autres se content de mettre des ordinateurs à disposition (en particulier dans les pays du Nord !).

Question : Programme et contenu des activités de l'Université d'été 2000. Contenu de la formation au TIC.

Réponse  :
Voir en annexe le CD Rom et le Dossier. Voir également la cassette Vidéo qui vous a déjà été fournie (plus d'exemplaire disponible).

Le contenu de la formation aux TIC pendant l'université d'été a été volontairement orienté vers les dimensions de travail en équipe, d'organisation de l'information et de sa circulation plus que sur les aspects purement technologiques. En effet, ceux-ci parfaitement maîtrisé par les partenaires locaux, avaient fait l'objet d'un long travail pédagogique autour de la construction des premières pages de l'atlas en amont de l'Université. L'accent a par ailleurs été mis sur l'intégration des contraintes spécifiques à la construction d'un site Internet sur le serveur hébergeant Fragments du monde (ex : respecter des casses de nom de fichier…).

Question : Quand a été mis en œuvre le magasine en ligne de « Fragments du monde » et qui choisi les sujets du magasine ?

Réponse :
Nous utilisons le terme « magasine » de façon générique pour désigner l'ensemble des productions de « fragments du monde » :
L'atlas qui a été construit dès Juin 2000 et qui se poursuit aujourd'hui. Les sujets sont déterminés par chaque groupe local, sur la base du cahier des charges général : présenter une place publique, des témoignages sur un sujet choisi par les jeunes et lié à cette place (ex : la place publique, lieu de deal de drogue, la place lieu de cérémonies initiatiques…) et une histoire imaginaire.
Le journal multimédia élaboré au cours de la seconde Université d'été (2001). Il est composé de dossiers réalisés par des équipes internationales, inspirés des sujets portés par les jeunes (ex : environnement, santé, droit d'expression, citoyenneté…)
Le CD Rom réalisé en 2002 présente les coulisses des ateliers de création réalisés au cours de la troisième Université d'été.
L'un des principes fondateurs de Fragments du Monde est de partir des préoccupations et de l'expérience des jeunes plutôt que des grandes questions de société posées ex nihilo.
Même si l'essentiel de ces productions se retrouve sur le site Internet, nous avons veillé à ce que chacun des participants à l'Université d'été puisse remporter chez eux sous forme de CR Rom le fruit de leurs travaux.

Question : L'université d'été 2001 est-elle incluse dans le financement du Fonds Francophone ?

Réponse  :
Non, pas plus que celle de 2002.

Question : les jeunes ayant participé à la seconde édition sont-ils entièrement différents de ceux ayant participé en 2000 ?

Réponse :
Pour l'essentiel ils sont différents. La dizaine de jeunes qui sont revenus en 2001, le sont dans une fonction d'animation soit technique, soit pédagogique du projet de journal multimédia. Ils ont participé également au « Séminaire d'échanges des pratiques pédagogiques liées au multimédia » qui rassemblait les membres actifs du réseau.
Au cours de l'Université de 2002, un seul jeune Guinéen, venu en 2000, a participé à cette troisième édition.

Question : Pouvez-vous préciser les critères de choix des participants ?

Réponse  :
Certains jeunes (la moitié environ) ont été choisis par les associations partenaires : ceux-ci ont entre autres veillé à la mixité, le dynamisme et l'investissement dans la réalisation de l'atlas en amont de l'université.
D'autres ont été choisis par des partenaires institutionnels comme les ambassades ou les centres culturels français à l'étranger. Leurs critères nous sont inconnus et le résultat très variable.
D'une manière générale, peu nombreux sont les jeunes arrivés dans Fragments du Monde par cette seconde voix qui sont restés investis dans le projet au delà de l'Université d'été.

Question : des projets des jeunes ont-ils été mis en œuvre à la suite de Fragments du monde.

Réponse  :
Oui, à différentes échelles :
Projets de formations personnelles aux TIC, à vocation professionnalisante. ex : Barnabé (Béninois) ; différents participants sénégalais…
Projets de mobilité des jeunes qui se sont traduits par des accueils croisés entre eux (ex : Burkina/Bénin ; France/Sénégal ; Corée/Québec…)
Projets d'engagements militants : création d'une association autour des questions des enfants de la rue au Sénégal ; projet de lieu d'accueil et d'écoute autour des MST et du Sida en Guinée ; Radio communautaire au Québec…
Et puis des histoires d'amour ! J

Question : le réseau des ONG est-il déjà constitué, regroupe-t-il déjà 20 structures ?

Réponse  :
Oui, il a été officiellement constitué en Mars 2001. Sa charte a été finalisée en Octobre 2002 et un premier secrétariat exécutif établi le 1er janvier 2003. Ce réseau rassemble aujourd'hui une vingtaine d'associations. Treize ont signé la Charte et les autres participent de façon plus informelle et devraient à terme officialiser leur engagement.
La charte figure en annexe.

Question : le CD Rom est-il disponible ? Sa diffusion en grande quantité est-elle toujours d'actualité ?

Réponse  :
Ce CD Rom vous a été fourni en plusieurs exemplaires. Toutefois vous en trouverez une nouvelle copie en annexe.
Une diffusion en 200 exemplaires a été menée à bien en 2001. Aujourd'hui nous diffusons l'édition 2002, la première n'étant plus d'actualité.

Question : pouvez-vous indiquer de façon plus concrète quels sont les enseignements tirés du projet, non seulement au niveau de la réflexion sur l'usage des TIC mais aussi au niveau de la mise en œuvre pratique d'un projet fondé sur la communication en réseau, et ciblant les jeunes ?

Réponse :
1/ Du point de vue pédagogique
Ce type de projet, mené dans les conditions de confiance et de coopération décrites auparavant, favorise la construction autonome du jeune, à la fois comme producteur d'information, comme sujet face à la technologie utilisée et comme acteur de l'espace public. Une part importante des échanges entre jeunes échappe à ce qui est visible et favorisent la construction de liens sociaux entre jeunes en toute autonomie du monde des adultes.
Les technologies de l'information lorsqu'elles sont utilisées dans un cadre conceptuel adéquat favorisent le changement de position du jeune face à l'information : de consommateur, il devient producteur et il construit son jugement dans une société sur-médiatisé. C'est le début de l'apprentissage de la construction d'un jugement face à l'information et donc une contribution à la citoyenneté adaptée à la société de l'information.
Ce projet contribue de façon très immédiate et efficace à l'apprentissage de l'altérité de la situation de croisement des cultures. En écrivant l'atlas du monde à plusieurs mains, des jeunes qui ne sont souvent jamais sortis de chez eux, vivent un aller et retour entre le très local (la place publique) et le mondial (le réseau), construisent des bribes d'identité sous le regard de l'autre.
Ce projet a des effets de long terme bien au delà de Fragments du monde : nombre de jeunes se disent transformés à la sortie de cette expérience et surtout certains changent leur implication dans la vie de l'association une fois de retour dans leur pays.
Les pratiques pédagogiques des « accompagnants » se sont vues transformées en profondeur, autour de trois axes essentiels : une plus grande autonomie de la personne accompagnée, la mobilisation de logiques coopératives, la connaissance par l'action.

2/ Du point de vue de l'interaction technologie/société
Fragments du monde montre qu'il est possible de mener un projet où la technologie ne cède pas le pas à l'humain, ou la technique est remise au service d'un projet social et culturel. Il est possible de mener une démarche sur la citoyenneté sans négliger les apprentissages techniques concrets et opérationnels : les jeunes sortent de l'expérience avec un vrai bagage en matière d'appropriation des outils.
Les technologies bien mobilisées constituent de fait un véritable accélérateur de l'échange dans l'interculturalité et la construction du débat public, entre jeunes.
L'usage d'internet permet de faire se croiser les différents média, images, son et texte à la fois comme moyen d'expression et comme sources d'information. Le journal multimédia illustre l'interaction entre les différentes techniques.
Ces pratiques permettent également de faire jaillir des logiques de solidarité entre jeunes, provenant de pays francophones sur les 5 continents, à un âge ou se mêlent souvent de façon contradictoire chez l'individu désir d'autonomie parfois individualiste et volonté d'action solidaire et dans un contexte sociétal qui ne plaident pas pour ces logiques.
Fragments du monde constitue également une forme - modeste certes - de lutte contre l'exclusion sociale des jeunes en développant une alternative de raccrochage social.
Enfin de façon secondaire mais réelle, FDM permet dans certains cas la création de nouveaux emplois en technologie numérique pour les jeunes. Celle-ci est illustrée par la programmation ou la promotion de la cyber-radio Son@rt du Centre-du-Québec ou encore, par l'embauche de formateurs Internet par l'Association ORIDEV au Bénin, favorisant la mise en place d'une antenne africaine permettant de développer des contenus et d'initier des jeunes aux TICs.

Question : Budget
Budget récapitulatif indiquant les dépenses par grand poste réalisés par les partenaires sur les sommes qui leur ont été versées
Coût total du projet sur la période de financement correspondant à celle du fonds francophone des inforoutes et la source et le montant des autres financements

Réponse :
Le budget détaillé de l'opération est fourni en annexe de ce document. Toutefois les sommes dépensées dans le cadre des conventions signées avec chaque partenaire ne sont pas détaillées. Toutefois, on peut estimer qu'elles ont servi pour l'essentiel à financer les salaires d'accompagnement du projet, l'achat du petit matériel nécessaire à l'activité et la connexion au réseau internet.

Le coût total du projet sur la période de financement correspondant au fonds francophone des inforoutes est de : 1 080 639,56 FF
Les autres bailleurs sont :
Le ministère de la jeunesse et des sports (France) : 300 KF
Le ministère de la culture (France) : 50 KF
L'OFQJ : participation aux voyages des jeunes québécois
Le ministère des Affaires étrangères (France) : 10 000
Cette somme à permi de financer le travail de coordination permanente pendant la période de 18 mois couverte par le contrat avec le Fonds Francophone des Inforoutes.

En outre l'opération à bénéficié du soutien de la compagnie Air Afrique

Budget : pour la suite du projet, quels sont les autres financements dont vous disposez ? Allez-vous continuer à assurer la coordination et l'animation du projet ? Dans quelle direction le projet va-t-il évoluer ?

Réponse :
Le réseau Fragments du Monde à organiser 3 rencontres internationales successives, réalisé des cd-rom, animé un site internet et une liste de discussion qui regroupe 204 personnes. Ce travail est financé au coup par coup à travers la recherche de financements projet par projet. Les financements du programme de mobilité jeunesse de l'AIF, la fondation France Télécom, le ministère de la jeunesse et des sports en France ont apporté leur soutien et continuent à le faire. Pour l'année 2003, des recherches de financement sont en cours pour réaliser les projets détaillés dans l'annexe « Plan d'action 2003 ».

VECAM continue de jouer un rôle de coordination et de soutien au réseau. Ce rôle est sans commune mesure avec celui joué pendant la première année de réalisation du projet. Il complète celui du secrétariat exécutif et des associations qui prennent en charge les initiatives particulières comme l'organisation des prochains séminaires : Echange des pratiques éducatives avec les TIC coordonné par le ROCAJQ au Québec, Internet et insertion des jeunes en euroméditérannée organisé avec l'association INITIAL.

L'évolution du projet est décrite dans le document joint en annexe : « Plan d'action 2003 »



Frédéric Sultan
VECAM







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